Les récifs d’éponges de verre
Sous les eaux canadiennes du Nord-Ouest du Pacifique se cache un trésor biologique unique au monde: les récifs d’éponges de verre. Ces récifs d’éponges sont faits de spicules de verre minuscules (éléments squelettiques ressemblant à des aiguilles) que l’on croyait disparus au temps crétacé (entre 145.5 à 65.5 millions d’années passées). La découverte de ces récifs de verre dans le détroit d’Hécate, en 1987, a grandement surpris le milieu scientifique.
On retrouve ces fossiles vivants seulement dans quelques autres endroits le long de la côte Ouest de l’Amérique du Nord mais les plus gros specimens se retrouvent dans les fonds marins du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine Charlotte. Ces récifs ont plus de 9,000 ans et prennent souvent la forme de monts gigantesques dont la hauteur peut atteindre 21 mètres soit aussi haut qu’un édifice de sept étages. Mis bout à bout, les récifs couvrent plus de 1,000 kilomètres2 de fond marin (carte). Les récifs d’éponges de verre offrent un abri, un milieu écologique riche et aussi un lieu de reproduction pour plusieurs espèces animales marines et tout spécialement pour la sébaste.
La moitié de ces récifs d’éponges de verre uniques au monde situés sur la côte Nord du Pacifique ont déjà été détruits. Cette destruction est en grande partie due au chalutage de fond, qui parfois les endommagent d’une façon permanente. Si on combine le ravage fait par le chalutage avec un taux de rétablissement qui est plutôt lent, il est presque impossible de sauvegarder ces merveilles naturelles. Heureusement, après que les chercheurs aient prouvé que le chalutage de fond marin avait des effets dévastateurs sur les récifs d’éponges de verre, les pêcheurs ont décidé volontairement d’arrêter de pêcher dans ces zones. En 2002, le Ministère des Pêches et Océans renforça cet acte volontaire par un règlement exécutoire avec la Loi sur les pêches.
Et pourtant, en dépit de ces mesures, les récifs d’éponges de verre sont toujours vulnérables et exposés à certaines activités de pêche et de transport maritime. En juin 2010, le gouvernement fédéral a identifié les récifs d’éponges de verre du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine Charlotte comme étant une “Zone d’intérêt” (ZI) et a commencé une procédure formelle pour établir une zone de protection marine (ZPM) qui les entoureraient. Living Oceans Society participe à ce processus afin de s’assurer que ces récifs fragiles et rares ne soient plus endommagés par les activités humaines.