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Saumon d’élevage “bio” en enclos ouverts; un oxymoron!

Land-based closed containment tanks

Bientôt nous verrons apparaître sur les étagères des supermarchés et sur les menus de restaurant un saumon d’élevage d’appellation “biologique” canadien, courtoisie d’une nouvelle norme canadienne sur l’aquaculture biologique adoptée par l’Office des normes générales du Canada (ONGC) en mai 2012 et parrainé par le Ministère des Pêches et Océans (MPO).

Alors que les normes pour certains élevages de produits de mer comme les crustacés suivent des directions générales plus strictes pour sauvegarder la santé de nos océans, celles de l’élevage du saumon biologique ne varie pas vraiment des normes conventionnelles de pratique d’élevage en enclos ouverts.

Les consommateurs espèrent que si un produit est certifié organique, il rencontrera certaines normes de base. Intuitivement, on pourrait penser que les normes de base employées pour cultiver les produits de la terre, pour les fermes d’élevage laitières ou les fermes de bétail afin de recevoir une certification biologique s’appliqueraient aussi à l’élevage du saumon mais malheureusement ce n’est pas le cas.

La norme canadienne sur l’aquaculture biologique permet l’usage de pesticides synthétiques (parasiticides), l’utilisation de nourriture non-biologique avec l’usage illimité d’espèces de poissons fourragères comme ingrédients sans oublier les risques inhérents aux enclos ouverts tels que la propagation de maladies et parasites, les fuites de saumons et l’évacuation incontrôlée des déchets qui sont déversés dans l’océan.

La nouvelle norme n’oblige pas l’industrie à utiliser un système d’aquaculture fait en enclos fermé sur la terre ferme qui pourrait pourtant diminuer grandement ou éliminer complètement ces risques environnementaux et en plus être compatible avec les principes dits biologiques.

 Visitez organicsalmon.org pour en savoir plus long sur ce qui ne va pas avec les nouvelles normes d’aquaculture biologiques.

Comme membre du comité sur les normes d’aquaculture “bio”, Living Oceans Society, au nom de CAAR (Coastal Alliance for Aquaculture Reform), a voté contre la nouvelle norme de certfication dû au status quo concernant les enclos ouverts et leurs impacts environnementaux. Living Oceans Society prone plutôt l’adoption par l’industrie d’une pratique d’élevage en enclos fermé qui est plus alignée avec les principes de certification biologique. Malheureusement, lors du vote, l’inégalité dans le nombre de représentants pour allouer une certification”bio” aux élevages en enclos ouverts (l’industrie et le gouvernement avaient une représentation accablante) n’a pas permis d’obtenir un résultat équitable.

 

La norme canadienne sur l’aquaculture biologique permet:

  • L’usage de pesticides synthétiques;
  • L’utilisation illimitée d’espèces de poissons fourragères sauvages dans la nourriture destinée aux poissons. La production de poissons d’élevage requiert plus de protéines animales sauvages que ce que le saumon d’élevage produit, permettant ainsi une certification “biologique” même si l’industrie aquacole contribue à une perte nette de protéine animale sauvage et draine encore plus les réserves de poissons sauvages mondiales;
  • L’usage illimité de sources de nourriture non-biologiques, potentiellement non-durables au lieu d’exiger l’usage de nourriture à 100% biologique comme dans les autres élevages de bétail “biologiques”;
  • La propagation incontrôlée de maladies et de parasites à travers les populations sauvages;
  • Le déversement incontrôlé des excréments de poisson dans l’écosystème marin;
  • La fuite des poissons d’élevage qui font la compétition pour la nourriture et potentiellement les aires de reproduction du saumon sauvage et se reproduisent dans l’est avec leurs cousins sauvages; et,
  • Que les mammifères marins s’emmêlent dans les filets et/ou se noient ou se font abattre avec l'autorisation gouvernementale par les éleveurs qui veulent protéger leur stock