Transport Maritime

Avec ces fjords profonds, ces étroits passages et de forts courants de marées, la côte Nord-Ouest canadienne du Pacifique est une des régions du monde où l’on trouve les eaux les plus périlleuses à naviguer. Un nombre incalculable de récifs et rochers sont parsemés le long de la côte qui souvent ne sont pas répertoriés sur les cartes. Un brouillard couvre la mer l’été et des tempêtes violentes ragent tout l’hiver.

En dépit de ces conditions dangereuses, des navires sillonnent ces eaux toute l’année. Un nombre grandissant de traversiers, de bateaux de croisière, de porte-conteneurs et de cargos de marchandise fréquentent ces endroits. On estime que le nombre de conteneurs transportés par la voie maritime dans nos eaux côtières triplera dans les quinze prochaines années. Et pour la première fois, plusieurs nouveaux projets menacent d’apporter des superpétroliers dans la région de la côte Nord-Ouest du Pacifique.

Jusqu’à présent, la chance nous a souris et on a connu très peu d’accidents marins majeurs mais une augmentation du trafic maritime nous rendra plus vulnérable aux désastres. Les côtes du Pacifique ont déjà été témoins d’accidents; le naufrage du traversier “Queen of the North” dans le passage Wright et la péniche qui a renversé sa charge d’équipement d’exploitation forestière dans la Réserve écologique de la baie de Robson ont eu comme résultat de déverser du pétrole dans les eaux de la côte du Pacifique.

Qu’arriverait-il si un désastre majeur survenait dans les eaux de la Colombie-Britannique? Est-ce que le gouvernement et les différentes industries concernées seraient en mesure de répondre efficacement à une catastrophe environnementale qu'elle soit petite ou plus importante? (en anglais). Un rapport du Vérificateur Général du Canada déposé en 2010 nous révéle que la Garde Côtière Canadienne n’est pas proprement équipée pour se charger de fuites de pétrole, même si elle joue un rôle crucial d’intervention lors de ces situations d’urgence Des milliers de fuites de pétrole plus petites provenant de bateaux de pêche ou de bateaux de plaisance ont lieu chaque année.  De plus, un rapport récent préparé spécialement pour Living Oceans Society démontre que les payeurs de taxes canadiens pourraient être responsables d’une grosse portion des coûts de nettoyage et d’indemnité qu’entraîneraient de telles fuites. (en anglais)

Visitez notre carte interactive: Pétrole et eau, naviguez dans la réalité et voyez quels impacts écologiques auraient ces fuites de pétrole sur les côtes de la Colombie-Britannique.

Outre les catasphophes de fuites de pétrole, les gros navires sont aussi responsables d’autres problèmes environnementaux sérieux.  La pollution chronique par le pétrole – du pétrole qui s’échappe avec l’eau de calle ou est déchargé en petite quantité dans la mer – peut être aussi toxique pour la vie marine qu’une large fuite de pétrole. Les oiseaux de mer y sont spécialement vulnérables car il suffit que d’une goutte de pétrole pour ruiner l’imperméabilité de leur plumage. Les eaux usées et les détritus provenant des navires endommagent également l’environnement marin (en anglais). Les oiseaux et autres créatures marines s’emmêlent dans des débris de plastique ou les confondent avec de la nourriture et les avalent.

Les plus gros bateaux sont particulièrement néfastes pour les mammifères marins. Par exemple, les orques dépendent du son qu’ils produisent sous l’eau pour localiser et puis capturer le saumon. Le trafic maritime produit un taux élevé de pollution causé par le bruit et peut nuire à l’habileté naturelle de ces baleines de chasser. Une hausse de la pollution par le bruit augmentera l’interférence causée aux baleines et le risque d’accidents possibles entre baleines et bateaux.

Le trafic maritime dans les eaux de la côte nord ouest du Pacifique canadien deviendra de plus en plus intense dans les prochaines décennies. Il nous faut adopter une réglementation rigoureuse pour gérer efficacement le transport maritime et ainsi éliminer le problème de pollution.